Texte
écrit par Louisette Chastan Pellegrin
avec les témoignages de Lucien Bouchet, Odette Gourgeon, Hélène Courbis.
avec les témoignages de Lucien Bouchet, Odette Gourgeon, Hélène Courbis.
La Paillette, le 23 juillet 1944
(d’après M. Chapus il est tombé droit « comme une feuille morte »)
mais avec l’élan, continue au-delà, pour aller s’écraser 1 km plus loin au quartier de la Limaçore ( un champ longeant la route de Teyssières ) .
Un
berger gardant son troupeau tout à coté, dit à l’époque les avoir entendu
hurler de frayeur dans la descente.
Quelques courageux du quartier se rendent sur les lieux pour
se rendre compte de la situation.
Les premiers arrivés sont Henri Bouchet, son
fils Lucien et leur domestique. Le champs où est tombé le planeur est à eux. Ils
avancent avec précaution, pensant que s’il y a des survivants, ça peut être
dangereux. Mais le spectacle qu’ils découvrent ne leur laisse aucun doute sur
leur survie,
les corps des 10* passagers étant tous déchiquetés sur une grande
surface.
*'(Un seul parmi les 10*, un sous-officier : August Birzer, âgé de
23 ans, a pu être identifié par la suite).
Monsieur
Roux, le voisin du champs du dessus, à environ 2 kms, au quartier de la Broc,
ayant vu lui aussi le piqué du planeur, descend un moment plus tard, voir comme
les Bouchet, ce qui se passe , mais prend son fusil et des munitions pour le
cas où !
Il se cache dans la montagne en face du champ, au dessus de la
route de Teyssières pour surveiller. En arrivant en vue des restes du planeur,
il voit des gens marcher autour ;
pensant qu’il s’agissait de rescapés, et
malgré la distance,
il vise et fait feu sur les Bouchet, qu’il manque heureusement !
il vise et fait feu sur les Bouchet, qu’il manque heureusement !
Ceux-ci croyant avoir affaire à des rescapés qui leur
tirent dessus, se cachent vite dans les abords immédiats et ont très peur,
n’ayant pas d’armes pour se défendre.
Le capitaine Alain, commandant le PC de la Résistance au château de la Paillette et étant pensionnaire au café Mielle, se rend sur les lieux avec un de ses hommes ainsi qu’Odette Gourgeon, travaillant chez Mielle. Elle aussi ne garde pas un très bon souvenir du spectacle qu’elle vit. Mais le Capitaine Alain devait tenir à récupérer quelques armes pour ses Résistants qui en manquaient en permanence pour se défendre.
Quant
au second planeur, lui aussi déstabilisé par le vent, il fut contraint de se poser
très vite et atterrit au Col d’Ancise, dans la commune de Teyssières, à 2 kms à
vol d’oiseaux, au dessus des autres écrasés.
Ayant
atterri sur le dos, il n’y eut aucun blessé.
Le lendemain, un avion allemand
sillonna le ciel de la Paillette et des environs toute la journée pour les
retrouver, ce qui inquiéta la population ; une grande partie du village
décida d’aller coucher dans les bois, au dessus de la maison de Marcel Julien,
car ils craignaient des représailles.
La
nuit qui suivit cet atterrissage forcé,
les 10 rescapés du Col d’Ancise
décident de regagner la plaine. Ils attendent la nuit un peu avancée,
descendent par le chemin de la Combe des Marais. Arrivés dans la Paillette,
pour ne pas traverser le village, ils empruntent le sentier qui passe devant la
cave de Marie Raspail et filent en direction du château par le Lez. C’est le
frère de Marie : Marcel Julien qui n’étant pas marié à l’époque couchait
chez Marie. En les entendant marcher, il les a vus de la fenêtre de sa chambre.
Leur planeur n’ayant pas été détruit, peut être avaient-ils des boussoles en
état de marche, ce qui explique qu’ils aient pu s’orienter. Le lendemain de
leur passage, on a retrouvé du linge abandonné sous le pont de la Paillette, ce
qui prouve qu’ils se sont lavés, et qu’ils ont dû prendre le Lez à la descente
et s’arrêter à Barjol, pour finir la nuit dans la remise de M. Henri Genevès). C’est de leur
cachette qu’ils assistent dans la nuit à un parachutage allié destiné aux FFI
basés au château, et qui les effraie. Après avoir laissé leurs casques dans la
remise de M . Genevès ( on imagine la surprise de celui-ci quand il trouva les
casques ! ).
Huit d’entre eux sur 10 (
nombre à vérifier ) parmi lesquels
ne figurait aucun allemand, décident de se rendre au château le
lendemain matin. Il faut savoir que beaucoup de jeunes Polonais, Russes et
d’autres se sont retrouvés enrôlés de force, à l’âge de 17 ans et se sont
retrouvés de force bien malgré eux dans de terribles drames.
Les deux autres
des dix ont tenté de s’échapper, ne voulant pas se rendre au service des FFI,
mais ils furent pris quelques jours plus tard.
Parmi
les huit qui se rendirent, on trouve un Russe nommé Alexandre, enrôlé de force
à 17 ans qui s’était lié d’amitié avec « Burette », nom de maquis et
lui dit vouloir combattre avec eux contre les allemands. On sait qu’ils tinrent
promesse puisqu’ils s’enrôlèrent dans les FFI et participèrent à la libération
de Grenoble où l’un deux, tireur à la mitrailleuse se distingua.
Plus tard, sont arrivés au château, en tant que prisonniers de guerre: Walter, Spitel et Richard, lui aussi enrôlé de force à l’âge de 17 ans (polonais).
Les
prisonniers au château de la Paillette au nombre d’un vingtaine étaient
encadrés par Copier, régisseur au château qui les montait tous les jours au Col
de blanc pour couper du bois, soit en Jeep, soit à pied."
On retrouve dans le livre « pour l’amour de la France » de Lucien Dufour (Capitaine Paris, nom de maquis ) à la page 314 : « Ce 21 juillet, vers 9 heures du matin, le lieutenant Richard, à Dieulefit, aperçoit une vingtaine d’avions qui remorquent des planeurs à croix noire et se dirigent droit vers le Vercors. Ils ne possède pas de liaison directe. Il passe un message à Alger, en demandant que l’on alerte nos amis du plateau :des planeurs arrivent !!
Mais
ils n’urent pas le temps de diffuser l’information et on connait la suite…..
* l’écrit d’origine mentionne 11 soldats, mais
le renseignement provient sans doute du livre de Jo La Picirella. Finalement il sera retrouvé
10 combattants (6 corps en 1959 et 4 corps en 2012 )
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